Parfum de l’air frais du matin. Effluves des feuilles et de fleurs qui entrent dans leur automne. Le chemin est humide et exhale des senteurs de châtaignes écrasées sur l’asphalte. Plus loin, c’est l’odeur mentholée des grands conifères qui accompagne ma course du jour. Quittant l’asphalte, je rejoins le pourtour de l’étang, calme et reposé à cette heure de la journée. Au rythme de mes pieds qui courent tranquillement, je me laisse le temps de respirer. Tout est parfum. Tapis de feuilles mortes, poissons cachés sous la surface du lac, limaces traversant le chemin avec parcimonie, tout exhale la subtilité de l’ essence naturelle des choses. Les odeurs sont immensément riches d’informations sensorielles, qui évoquent des paysages infinis à mon esprit guidé par mes pieds. Les deux ne font qu’un. Il n’y a plus que parfum. Méditation parfumée de nature automnale, au rythme de la course. Puis la course ralentit, les pas se font marcheurs. Le souffle prend son temps pour se remettre au diapason du corps. Et m’apparaît le parfum de mon propre souffle, enrichi de cette boucle autour de l’étang et de ses effluves fraîchement ressenties.La collection de senteurs s’enrichit à chaque passage et à la fois tout est neuf. Je me sens être, dans tous les sens du terme.
Mouvement et immobilité accompagnent la course dans le même élan. Courir est méditer, les sens ouverts à toutes les formes qui s’offrent à mon corps bougeant. Corps et esprit se rejoignent au point où ils ne se sont jamais quittés…