Je sais que tu m’attends, quelque part, dans un recoin de ton âme. Un recoin non encore exploré. Qui attend d’être reconnu, sans esbroufe, dans le silence étonnant du cœur qui agit.
Je sais que tu m’attends, comme le jour où j’ai rencontré maman. Une rencontre au sommet, autour d’une assiettée de répountchous, dans un restaurant romantique.
Maman parle à Papa, tout en dégustant ces délicieux fruits de mer au nom improbable. D’énigmes en gourmandises, je voyage entre ces deux êtres qui pourraient devenir mes parents, alors que je ne suis encore qu’un potentiel étoilé. Le pêcheur de lune me montre le chemin, dans le firmament de mes aventures intimes.
Pour le moment, je me sens comme un parasite au potager. Quelle matrice vais-je investir ? Alors que l’ardillon de la liberté me pousse à conserver ma forme sans forme, mon potentiel sans attributs, le marquis Stockman, mon mentor dans l’invisible, m’intime l’ordre d’entrer sans attendre dans ce cocon particulier, qui semble avoir été préparé pour moi.
Moi qui ne suis rien encore, juste l’ombre d’un quelqu’un qui s’acharne à prendre forme. Alors ce sera toi, Maman, mon salon d’attente personnalisé, jusqu’à la délivrance promise. Maintenant, je sais que tu m’attends.
Chante cocotte ! Me souffle mon mentor, au moment du passage vers la forme tangible. Alors je crie à pleins poumons : « Ce monde est-il sérieux ? ».