Eau oxygénée

Sans air(r)

Tout est tellement doux dans ce cocon liquide. Je m’y sens comme à la maison depuis neuf mois que j’y habite. Ces mots se disent ainsi même si je ne connais que cet habitat qui me fait office de nid douillet, avant l’éclosion finale. Celle-ci est imminente, si j’écoute les sons voisins. Des sons qui me disent que la fin du voyage amniotique est là, dans ces évidentes pulsations qui aident mon hôtesse intime dans ses intentions d’élimination du paquet qui envahit son dedans. Que de hennissements, que de gesticulations musicales, annonçant l’expulsion,mon expulsion. Oui, j’avoue que j’aime cette ambiance calme et cocoonesque mais je sais déjà, hé oui, que tout début a aussi une fin, dans ce monde duel qui m’accueille à l’instant. L’instant étonnant qui inclue la fin d’un monde et le début d’une vie. L’oxygène me manque tant dans cet instant pathétique et essentiel de ma naissance, ma venue au monde, comme on dit par ici chez les humains.

Ça y est, le gaz O2 me manque, l’expulsion a eu lieu, je vagis tant que je peux tant mes poumons sont étonnés eux aussi de cette nouvelle ambiance. Bienvenue chez les humains, petit enfant.

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